Histoire :
Partie intégrante de la province d'Anjou et de son histoire, la région de Bourgueil (y compris le domaine du château de Gizeux et jusqu'à Château-la-Vallière) fut rattachée en 1790 au tout nouveau département de l'Indre-et-Loire.
En 1343, le sel devient un monopole d'État par une ordonnance du roi Philippe VI de Valois, qui institue la gabelle, la taxe sur le sel. L'Anjou fait partie des pays de « grande gabelle » et comprend seize tribunaux spéciaux ou « greniers à sel », dont celui de Bourgueil.
Le 24 mai 1589, Duplessis-Mornay, gouverneur de Saumur (1589-1621), ne commande pas seulement la ville de Saumur, il prend la tête d'un gouvernement spécial qui est détaché de l'Anjou. Cette sénéchaussée de Saumur englobe, au nord de la Loire, le pays de Bourgueil.
Le pays bourgueillois (s'étendant jusqu'à Ingrandes vers l'Est et jusqu'au château de Gizeux au Nord) dépendra de la sénéchaussée de Saumur jusqu'à la Révolution française.
Lors de la Révolution française, le 11 novembre 1789, l'Assemblée Constituante ordonne aux députés des anciennes provinces de se concerter, afin de mettre en place un réseau de nouveaux départements d'environ 324 lieues carrées, soit 6 561 km² actuels.
Des réunions se tiennent dans l'hôtel du duc de Choiseul-Praslin, député de la noblesse de la sénéchaussée d'Angers.
Une trentaine de députés (des trois provinces constituant la généralité de Tours : Anjou, Maine et Touraine) envisagent de rétrocéder des territoires au Poitou et de subdiviser le domaine restant en quatre départements, autour des capitales traditionnelles, Tours, Angers et Le Mans, et autour de la ville de Laval, qui récupérerait des terres du Maine et de l'Anjou.
Le 12 novembre 1789, les représentants de Saumur se dissocient de cette décision. Les Saumurois plaident en faveur d'un département de Saumur situé au carrefour des trois provinces de l'Anjou, de la Touraine et du Poitou, avec Loudun pour le partage des pouvoirs. Ils accusent les représentants d'Angers de s'entendre avec leurs collègues du Maine et de Touraine pour le dépeçage de la sénéchaussée de Saumur. Ils les accusent également d'abandonner à la Touraine vingt-quatre paroisses anciennement angevines (autour de Château-la-Vallière et de Bourgueil).
Le mécontentement grandit, la population de Bourgueil manifeste pour son maintien dans l'Anjou et se solidarise avec Saumur.
Le 14 janvier 1790, l'Assemblée constituante de 1789 décrète que « Saumur et le Saumurois feront partie du département de l'Anjou ».
L'Assemblée Constituante entérine cette structure le 22 juin 1790 et le roi le 25 juin 1790. Le pays bourgueillois est détaché du Saumurois et séparé de l'Anjou, pour intégrer le tout nouveau département de l'Indre-et-Loire.
Évolution démographique :
En 2011, la commune comptait 3 872 habitants. L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir du XXIe siècle, les recensements réels des communes de moins de 10 000 habitants ont lieu tous les cinq ans, contrairement aux autres communes qui ont une enquête par sondage chaque année.
Viticulture :
Bourgueil est au cœur du vignoble de Touraine, sur les coteaux du Val de Loire, produisant des vins rouges réputés qui furent célébrés par Ronsard, par Rabelais et par Honoré de Balzac dans Maître Cornélius, (1831) où Louis XI demande « qu'on lui fasse servir du bon vin de Bourgueil à table».
Outre l'AOC Bourgueil, d'autres vins peuvent être produits comme le Touraine, le Crémant de Loire, l'IGP Val de Loire et le Rosé de Loire.
Histoire de la vigne et du vin.
Lieux et monuments :
L'abbaye Saint-Pierre de Bourgueil était une importante abbaye bénédictine, fondée en 990 par Emma, comtesse de Blois, fille de Thibaud le Tricheur, comte de Blois.
En 1156, Henri II Plantagenêt y tint les États Généraux de ses provinces.
En 1208, le pape Innocent III prit l’abbaye sous sa protection directe.
Mise en commende au XVIe siècle, elle adopta la règle de saint Maur en 1630.
Cette abbaye fut autrefois l’une des plus riches d’Anjou. Cet ensemble imposant est célèbre pour ses vastes jardins chantés par Ronsard. L'abbaye de Bourgueil fut ruinée à la Révolution.
L’église de la commune a pour caractéristique de présenter une nef romane contrastant avec un chœur gothique.
Personnalités liées à la commune :
Moïse Amyraut (1596-1664), théologien protestant.
Albert Ruelle (1754-1805), notaire royal, juriste, député à la Convention et au Conseil des Cinq-Cents.
Jean Carmet (1920-1994), acteur et scénariste français.